Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 09:59

 

 

nouvellevague.jpg                                             Jean-paul Belmondo et Jean Seberg dans Á Bout de souffle de Godart

 

Souvenez-vous, lors d’un précédent article sur Frances Ha, nous avions évoqué le mouvement de La Nouvelle Vague, avec la promesse d’y revenir plus tard.

Promesse tenue, il est temps de s’attarder sur le sujet et de tenter d’éclaircir quelque peu ce concept, d’autant plus que le 1erde ce mois-ci, nous apprenions le décès de l’un des cinéastes du mouvement, Alain Resnais.
Alors, La Nouvelle Vague, quèsaco ?


Aux origines de l’expression Nouvelle Vague :

Le terme Nouvelle Vague apparait pour la première fois sous la plume de Françoise Giroud, dans une enquête sociologique sur les phénomènes de génération de l’Express du 03 octobre au 12 décembre 1957 et désigne, à ce moment-là, la génération des 18-30 ans. Ces articles seront publiés en volumes chez Gallimard en 1958 sous le titre  La Nouvelle Vague : portrait d’une jeunesse. Cette expression détermine donc un renouveau de génération et sera reprise la même année par Pierre Billard dans la revue Cinéma 58 pour désigner, cette fois-ci, de jeunes cinéastes et leurs productions.

Les caractéristiques du mouvement :

Cette nouvelle génération de cinéastes est principalement issue des Cahiers du Cinéma. On distingue cependant deux tendances : certains cinéastes viennent de la critique, d’autres du court-métrage.
Ces réalisateurs novices ont peu de budget et minimisent donc les coûts avec des équipes réduites et des acteurs peu connus, voire amateurs. L’auteur réalisateur est en général aussi le scénariste du film et il va laisser la part belle à l’improvisation dans la conception des séquences, les dialogues et le jeu des acteurs.
Mais l’acte décisif de La Nouvelle Vague, c’est surtout de sortir le cinéma des studios. En effet, sont choisis pour le tournage, des décors naturels et donc aussi, une lumière naturelle et non plus artificielle. C’est l’invention de la caméra 16 mm Eclair, une caméra légère et nécessitant peu de lumière. Une pellicule très sensible est aussi alors utilisée.
Enfin, on opte pour un « son direct », enregistré au moment du tournage, plutôt que pour la postsynchronisation. C’est l’invention du Nagra, un magnétophone portable.

Les cinéastes filment à leur façon, selon leur volonté et leurs moyens. Ils choisissent d’ignorer les règles et traditions du cinéma conventionnel. C’est en cela que les réalisateurs de l’ancienne génération les traitent d’amateurs et les réfutent. La Nouvelle Vague aura ainsi constitué un terrain d’expérimentation pour la création cinématographique. Un nouveau cinéma émerge alors : le cinéma d’auteur.

Les grands noms de La Nouvelle Vague :

Enfin, ce qui marque aussi le mouvement, est l’apparition de nouveaux visages ; ceux des jeunes acteurs, que les auteurs commencent à dénuder certes, pudiquement, mais assez fréquemment.
Citons parmi eux : Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont, Jean Seberg, Anna Karina, Jeanne Moreau, Anouk Aimée, ou encore Brigitte Bardot.

Autres grands noms de la Nouvelle Vague à mentionner impérativement, ceux des trois principaux producteurs du genre : Pierre Braunberger, Anatole Dauman et Georges de Beauregard.
Ainsi que ceux des trois principaux cinéastes : François Truffaut, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol.

Pour finir, les films qui ont porté le mouvement :

  • - Le Beau Serge, Chabrol (1959)
  • - Les Cousins, Claude Chabrol (1959)
  • - Les Quatre cents coups, François Truffaut (1959)
  • - Hiroshima mon amour, Alain Renais (1959)
  • - Le Signe du lion, Eric Rohmer (1959)
  • - Á bout de souffle, Jean Luc Godard (1960)
  • - Le Petit soldat, Jean Luc Godard (1960)
  • - Les Bonnes femmes, Claude Chabrol (1960)
  • - Tirez sur le pianiste, François Truffaut (1960)
  • - Paris nous appartient, Jacques Rivette (1961)
  • - Lola, Jacques Demy (1961)
  • - Jules et Jim, François Truffaut (1962)
  • - Adieu Philippine, Jacques Rozier (1963)
  • - Cléo de 5 à 7, Agnès Varda (1963)
  • - Muriel ou le Temps d'un retour, Alain Resnais (1963)
  • - Le Mépris, Jean Luc Godard (1963)

1962 marquera la fin de l’aventure de La Nouvelle Vague en France. Mais au cours des années soixante, le modèle esthétique et économique du mouvement va s’étendre à travers l’Europe, ainsi qu’aux pays de l’Est, en Angleterre, au Canada, au Japon et au Brésil. Pour beaucoup de jeunes cinéastes étrangers, La Nouvelle Vague signifie une liberté de tournage et un coût dérisoire.


Des ouvrages sur la Nouvelle Vague sont à votre disposition à la bibliothèque de lettres et sont actuellement exposés à côté de la banque d’accueil.



                                                                                                                                                               Clémence LE PARC-LAUZEL

Partager cet article
Repost0

commentaires